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Attaque grotesque des autorités italiennes contre l’Aquarius

Médecins Sans Frontières proteste avec force contre la décision prise par les autorités judiciaires italiennes de demander la mise sous séquestre de l’Aquarius pour de prétendues anomalies observées dans la gestion des déchets à bord. Cette mesure grotesque est mise en œuvre dans l’unique but d’empêcher les actions médicales et humanitaires pour sauver des vies en mer en les criminalisant encore davantage.

Diffamation sur diffamation

"Après deux ans de diffamation et d’attaques sans fondement nous accusant de complicité avec des trafiquants d’êtres humains, d’enquêtes judiciaires et d’obstacles administratifs de toutes sortes pour entraver notre mission humanitaire, nous sommes désormais accusés de crime organisé qui viserait au trafic illicite de déchets ! Cette dernière tentative en date des autorités italiennes pour mettre un terme définitif à la capacité des organisations humanitaires de mener des opérations vitales de secours en mer est abjecte» déclare Karline Kleijer, responsable des urgences chez MSF. 

Aquarius en mer en septembre 2018 © Maud Veith
L'Aquarius en mer en septembre 2018 © Maud Veith

La demande de mise sous séquestre de l’Aquarius, ainsi que l’ordre de geler certains de nos comptes bancaires, fait suite à une longue enquête du Bureau du Procureur général de Catane sur le traitement des déchets à bord, en particulier les restes alimentaires, les vêtements des personnes secourues, et les déchets issus des activités médicales menées à bord. Les opérations portuaires de nos navires de secours en mer ont pourtant toujours suivi les normes en vigueur. Les autorités compétentes n’ont jamais questionné nos procédures ni identifié un quelconque risque pour la santé publique depuis que MSF a commencé ses opérations de secours en mer en 2015. 

MSF prête à collaborer entièrement avec les autorités

MSF est prête à coopérer pleinement avec les autorités italiennes mais remet en cause l’interprétation des faits telle qu’elle est opérée par le procureur général et rejette les accusations d’activité criminelle visant à un quelconque usage illicite des déchets. MSF va faire appel de cette décision auprès des instances de recours italiennes.   

"Nous sommes plus que disposés à clarifier les faits et à rendre compte des procédures opérationnelles que nous avons suivies, et nous voulons réaffirmer avec force la légitimité et la légalité de notre travail humanitaire » déclare Gabriele Eminente, Directeur Général de MSF en Italie.

Plus de 2000 décès en Méditerranée en 2018

Ce climat d’attaques répétées et de fausses accusations a conduit à la tragédie que nous connaissons aujourd’hui en mer. Plus de 2000 personnes ont péri dans la Méditerranée cette année. De nombreuses personnes continuent de tenter la traversée, alors qu’il n’y a plus de navire de sauvetage en mer, et celles qui survivent sont ramenés dans un système de détention inhumain et arbitraire en Libye, en violation complète avec le droit international maritime et humanitaire.  

 

« Ces deux dernières années de campagne de diffamation  contre les opérations de secours en mer, souvent assimilées à des activités criminelles, et la fermeture des ports sûrs ont réussi à empêcher l’aide humanitaire de se déployer et à décourager les navires de toutes sortes de porter assistance à des embarcations en détresse dans la mer Méditerranée. Résultat, des milliers de personnes sont plus en détresse que jamais, à mesure que les gardes côtes libyens soutenus par les pays européens interceptent de plus en plus de rescapés dans les eaux internationales pour les ramener vers un système de détention arbitraire, au mépris total du droit international » ajoute Karline Kleijer.

Opérations de MSF à bord de l'Aquarius

Avec cinq navires de recherche et de secours en mer opérés durant trois années d’activités en mer, MSF a sauvé plus de 80 000 personnes en coordination avec les autorités maritimes compétentes et dans le strict respect des législations nationales et du droit international. L’Aquarius est actuellement immobilisé à Marseille après que son pavillon a été révoqué à deux reprises en deux mois sous l’effet de pressions politiques concertées.