Crises négligées, pas oubliées
Crises négligées, pas oubliées
Le terme “crises oubliées” est souvent utilisé pour parler des situations humanitaires qui ne retiennent plus l’attention de la communauté internationale, des médias, du public,... Ces crises résultent souvent de la cumulation de catastrophes : phénomènes naturels (cyclones, innondations,...), conflits armés ou des deux à la fois, avec des conséquences importantes sur les populations (déplacements de population, violences épidémies,...).
Pour MSF, il s’agit davantage de crises négligées, pas oubliées.
Le manque d'attention portée à ces contextes dits oubliés est le résultat de choix délibérés de la part de celles et ceux susceptibles de faire une différence : autorités publiques, communauté internationale, médias, etc. Ce n’est pas un simple acte manqué, mais bien une forme de négligence, de choix de relacher les efforts et l’attention.
COMMENT DÉFINISSONS-NOUS CES CRISES?
Les indicateurs qui définissent une crise oubliée sont nombreux et peuvent varier, néanmoins, certains points communs se dégagent.
Complexité de la crise
Certaines crises perdurent car les éléments qui en sont à l’origine et qui l’alimentent sont multiples (enjeux géopolotiques, interventions de pays tiers, interdépendance de problématiques économiques, ethniques, sociales, climatiques, etc.) et/ou parce que les crises sont difficilement définissables (comme en Haïti où les gangs créent une situation qui est ni une guerre, ni un conflit entre communautés).
Durée de la crise
Ces crises négligées s’étendent dans le temps. Si ces crises négligées ont parfois pu bénéficier d’une mobilisation internationale en termes d’attention, de fonds et d’aide humanitaire, ces derniers s’effritent au fur et à mesure que la perspective de la résolution de la crise s’éloigne (souvent à cause de la complexité de la crise). Une forme de « normalisation » de la crise a lieu, ce qui risque d’augmenter encore sa durée.
Multiplication des crises dans la crise
Conflit armé, épidémies, famines, violences sexuelles, changement climatique, mouvements de déplacé.e.s...)
Absence d’aide humanitaire (ou largement insuffisante) sur le terrain
Par la durée de la crise, sa complexité, par le fait que les priorités en matière de coopération internationale des pays d’où provient l’aide changent, pour des raisons de gestion de risques pour le personnel, l’aide s’effrite avec le temps, laissant une population en souffrance, abandonnée à son sort. Les fonds internationaux promis sont rarement versés dans leur entièreté. Tout cela favorise l’accumulation des urgences médicales et humanitaires comme les épidémies, la malnutrition, le taux de mortalité maternelle et infantile.
Une invisibilité qui croît à la mesure que la crise
L’attention portée par les médias à ces différentes crises s’effrite car elles ne sont plus des « nouvelles », elle ne font plus l’actualité. Une forme de lassitude et de normalisation s’installe : le public sait superficiellement que ce contexte, ce pays, est en souffrance mais le regard se tourne désormais ailleurs.
COMMENT NOS ÉQUIPES Y RÉPONDENT-ELLES?
Dans certains pays, nous sommes parfois seuls ou quasiment seuls : nous agissons là où les besoins sont les plus criants, même lorsque l’accès est très difficile.
POURQUOI FAUT-IL EN PARLER?
Témoigner est notre deuxième mandat. Nous n’hésitons pas à nous exprimer publiquement pour attirer l’attention sur une crise négligée.
Si nous ne sommes pas surs que la parole peut sauver, nous savons que le silence tue.
Cycle de conférences « Crises négligées, pas oubliées »
![Crises négligées, pas oubliées](https://www.msf-azg.be/sites/default/files/slideshow_slides/MSFtalks-GeneralBanner-1920x380_0.png)
MSF a lancé un cycle de conférences pour mettre sous les projecteurs des crises et des populations en situations de vulnérabilité qui ne retiennent pas ou peu l’attention des médias, de la communauté internationale et du public. Ces crises dites “oubliées”, MSF les considère comme négligées. Invisibilisées, ces crises nécessitent pourtant une action urgente et coordonnée de la communauté internationale et des organisations humanitaires.
Le but de ces conférences est de mieux comprendre les dynamiques politiques, sociétales
et médiatiques qui se mettent en place lorsqu’une crise humanitaire complexe perdure alors que l’aide internationale s’effrite. Nous explorons également des pistes d’action par contexte, dont celles permettant de maintenir une aide médicale et humanitaire essentielle malgré des conditions de sécurité et d’accès souvent extrêmes.
MSF est là où le besoin est : ce qui nous permet de le faire, c’est notre fonds d’urgence. Faites un don pour que nous puissions continuer à agir même là où plus personne ne regarde.
Participez à donner de l’ampleur à notre mandat de témoignage en restant informé et en partageant nos articles et publications dans vos réseaux.
Le quotidien inhumain et indigne des millions de personnes affectées par ces crises négligées ne doit pas rester sous silence.
L'inscription est gratuite.
La série de conférences se déroulera de décembre 2023 à décembre 2024. Les crises dont nous discuterons sont les suivantes:
- Rohingyas au Bangladesh (date à confirmer)
- République Centrafricaine (date à confirmer)
- Mozambique (date à confirmer)
- Migration (date à confirmer)
Pour rester informé des prochaines conférences, nous vous invitons à vous abonner à notre newsletter ou suivez nous directement sur LinkedIn.
Suivez nos actions MSF @ LinkedIn
La première conférence de la série a eu lieu le 7 décembre 2023, au cours de laquelle Médecins Sans Frontières a invité les écrivains et chercheurs soudanais Reem Abbas et Sara Abbas à s'adresser aux experts de MSF sur le Soudan.