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Violents combats au Soudan du Sud : des dizaines de milliers d’habitants privés de soins médicaux


Des dizaines de milliers d’habitants du Soudan du Sud sont aujourd’hui privés de soins de santé en raison de violents affrontements. MSF appelle toutes les parties concernées à autoriser l’accès aux régions concernées.

Malakal, Soudan du Sud, 1 mars 2015. © Matthias Steinbach
Malakal, Soudan du Sud, 1 mars 2015. © Matthias Steinbach

Les organisations d’aide humanitaire ont de plus en plus de mal à accéder aux régions les plus durement touchées par le conflit. Médecins Sans Frontières appelle donc toutes les parties concernées à autoriser l'accès à la ville de Malakal et à sa région, où la situation est dramatique. Malakal est située dans l'État du Nil supérieur, à l’est du Soudan du Sud. « Cela fait trois mois maintenant que des dizaines de milliers de personnes sont privées de soins médicaux », explique William Robertson, coordinateur de l’aide humanitaire de MSF au Soudan du Sud. « Or, de nouvelles vagues de violence menacent toujours la vie de trop nombreux civils. » 

Des stocks absolument essentiels

Au cours de ces 18 derniers mois, la ville de Malakal a été prise et reconquise à plusieurs reprises par les parties belligérantes. Entre-temps, elle s’est pratiquement vidée de ses habitants. Les combats se poursuivent au point qu’au cours de ces 6 dernières semaines, MSF n’a pu approvisionner qu’une seule fois en médicaments et en aliments son poste de santé de Wau Shilluk, à la périphérie de la ville. Or, les aliments thérapeutiques sont essentiels pour la survie des 77 enfants qui y sont traités pour malnutrition aiguë sévère.   

La situation à Malakal est tendue, les forces militaires y sont omniprésentes. Beaucoup d’habitants se sont réfugiés sur un site de protection de l’ONU, mais là aussi règne l’insécurité. En témoigne l’attaque au début juillet. MSF a alors pris en charge neuf personnes, blessées par balle. Les 19 et 20 juillet, nous avons soigné 36 blessés, dont 16 femmes et 5 enfants, attaqués à bord d’un camion par un groupe armé. Certains avaient été blessés par des grenades, d’autres par des balles. Cinq victimes ont dû être opérées en urgence.

Des réfugiés privés de toute assistance

Nous nous inquiétons surtout du sort des habitants qui ont fui Malakal et qui sont aujourd’hui privés d’assistance. C’est notamment le cas de ceux qui ont rejoint Melut, une ville située au nord de Malakal. Au cours de ces quinze derniers jours, MSF a dû suspendre à deux reprises ses activités d’aide médicale, laissant ainsi sans soins médicaux 20 000 réfugiés du camp de Denthoma 1. D'autres personnes se sont réfugiées sur les rives du Nil Blanc, où elles manquent de tout : nourriture, eau potable, médicaments et autres produits de première nécessité.

« En raison des combats incessants au Soudan du Sud, des gens ordinaires sont contraints de vivre dans des conditions inhumaines », ajoute William  Robertson. « Victimes de la poursuite des affrontements, ils ont dû fuir en abandonnant tout derrière eux, ils craignent de nouvelles attaques et de nouvelles violences, vivent sous la menace des épidémies et risquent de mourir de faim, faute de nourriture. Les organisations d’aide humanitaire se voient en permanence refuser l’accès aux zones de conflit et à d’autres zones reculées du pays. Nous sommes donc vivement préoccupés par le sort des personnes privées de toute assistance humanitaire au moment où elles en ont besoin de toute urgence. Nous ne poursuivons en fait qu’un seul objectif : « aider les plus vulnérables, quelles que soient leurs convictions politiques, leur race, leur origine ethnique ou la région où ils vivent. »