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Plus de 200 blessés à la suite de l’offensive de printemps en Afghanistan


De lourds affrontements entre forces afghanes et groupes d’opposition armés dans la province de Kunduz, au nord-est de l’Afghanistan, rendent l’accès aux soins de santé de plus en plus compliqué pour les habitants de la capitale de la province. Dans la ville de Kunduz, Médecins Sans Frontières travaille dans un Centre de Traumatologie. 

Najiba (14 ans), a été touchée par un tir de roquette. Sa famille a mis plus d’une heure à atteindre le Centre de traumatologie de MSF en brouette. Elle a déjà été opérée deux fois, mais elle ne parle toujours pas. ©Mathilde Vu
Najiba (14 ans), a été touchée par un tir de roquette. Sa famille a mis plus d’une heure à atteindre le Centre de traumatologie de MSF en brouette. Elle a déjà été opérée deux fois, mais elle ne parle toujours pas. ©Mathilde Vu


Offensive de printemps

Kunduz était considérée comme l’une des provinces les plus stables d’Afghanistan, malgré le conflit en cours. Pourtant depuis l’année dernière, les combats s’intensifient et  l’actuelle offensive de printemps provoque un niveau de violence intense. En trois semaines, après  l’annonce annuelle de la « saison des combats » le 24 avril, les équipes médicales du centre de traumatologie de MSF ont pris en charge 204 blessés de guerre. La grande majorité d’entre eux a été blessée par balle ou à la suite d’une explosion et 51 d’entre eux sont des femmes et des enfants.

Le nombre de blessés de guerre a doublé

« La proportion de blessés de guerre dans le centre a plus que doublé comparé à la même période l’année passée : de 6 pourcent à 14 pourcent » décrit Laurent Gabriel,coordinateur MSF au centre de traumatologie. « Les chirurgiens prennent en charge des blessures sévères, à l’abdomen ou la poitrine et beaucoup de patients ont besoin d’une série d’opérations complexes ».

Une situation imprévisible

La situation est volatile et les blessés de guerre arrivent aux urgences de façon sporadique : MSF hospitalise cinq à 35 blessés en fonction des jours. « Nous avons du mal à savoir qui se passe dans les zones rurales où le conflit fait rage, explique Laurent Gabriel. Ce qui est préoccupant, c’est la situation de ceux vivant en dehors de la ville et qui ne parviennent pas au centre de traumatologie à temps à cause des combats et des nombreux postes de contrôle sur le chemin. Nos patients nous disent que certaines routes menant à Kunduz City sont minées, ce qui les force à faire de longs détours pour atteindre la ville. Compte tenu de la sévérité des blessures, un pareil délai peut être fatal. »

1470 patients

Dans les salles de l’hôpital, certains patients ayant terminé leur traitement refusent de partir par peur de retourner dans leur village. Les habitants de Kunduz  restreignent au maximum leurs mouvements et préfèrent rester chez eux. Conséquence, le nombre de victimes d’accidents de voiture hospitalisés au centre MSF a considérablement diminué, de 109 patients lors de la première semaine d’avril à soixante la première semaine de mai. Néanmoins les Urgences ne désemplissent pas et les équipes médicales ont traité au total 1470 patients en trois semaines. 

Un conflit chronique

Depuis plus d’un an, la province de Kunduz est secouée par les opérations militaires. Elle est devenue une zone de conflit chronique où le gouvernement et l’opposition se disputent constamment les mêmes zones, avec le soutient variable des milices, déclare Guilhem Molinie, Directeur Pays pour MSF. La population locale n’a pas d’autres choix que de continuer à vivre dans ces conditions. Cela signifie risquer sa vie, recevoir une balle en jouant dans sa cour, en cultivant son champ ou en allant au marché ».

MSF a commencé à travailler en Afghanistan en 1980. A Kunduz comme dans tout l’Afghanistan, les équipes MSF sont composées de professionnels nationaux et internationaux pour assurer la meilleure qualité de soin. MSF soutient le Ministère de la Sante Publique dans l’hôpital Ahmad Shah Baba dans l’est de Kaboul, dans la maternite de Dasht-e-Barchi dans l’Ouest de Kaboul ainsi que dans l’hôpital Boost à Lashkargah, dans la province d’Helmand dans le sud de l’Afghanistan. Enfin, l'organisation 'une maternité à Khost, à l'est du pays. MSF dépend uniquement de financements privés en Afghanistan et n'accepte pas d'argent de quelque gouvernement que ce soit.