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MSF relance ses opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale

MSF annonce ce 24 avril la reprise de ses activités de recherche, de sauvetage et d’assistance médicale en Méditerranée centrale entre l’Afrique et l’Europe.

Le manque de voies de passage sécurisées et légales pour fuir et chercher protection a fait de cette étendue d’eau l’une des plus meurtrières du monde, avec 2 892 hommes, femmes et enfants décédés entre la Libye et l’Italie pour 2015, et constitue désormais l’un des seuls points de passage restants pour des milliers de réfugiés et de migrants qui tentent de rejoindre les côtes européennes. Déjà aujourd’hui, cette route migratoire  enregistre le plus  grand nombre de traversées.

© Juan Matias Gil/MSF
© Juan Matias Gil/MSF

« À la même époque l’année dernière, lorsque MSF a lancé sa première opération de recherche et de sauvetage, la mer Méditerranée s’est tristement vu baptiser "le cimetière de migrants" ; depuis, les choses n’ont pas vraiment changé », déplore Joanne Liu, présidente internationale de Médecins sans frontières.

« Alors que les guerres et les crises continuent de provoquer la fuite de millions de personnes, le manque d’une réponse globale à la crise des réfugiées, les politiques de dissuasion menées par les États européens, ainsi que leur refus de proposer d’autres moyens de migration que la traversée meurtrière de la Méditerranée, continuent d’en tuer des milliers. En tant que personnel humanitaire et médical, nous réitérons notre refus d’en être spectateurs depuis la côte

Deux autres bateaux viennent en aide

Le premier navire de recherche et de sauvetage  MSF, le Dignity I, a pris la mer le 21 avril depuis le port de Valette, à Malte. Le bateau de MSF, qui a une capacité d’embarquement de 400 personnes, avec une équipe de 16  personnes sera déployé au large de la Libye et cherchera activement les navires en détresse.

Dans sa première opération en 2016, le 23 avril, le Dignity I a accepté un transfert de 308 personnes sauvées pour la plupart Erythréens, depuis un bateau de sauvetage italien. 

Deux autres bateaux, le Bourbon Argos et l'Aquarius, viennent en aide au Dignity I et ont une capacité de 200 à 500 personnes. Les trois navires circuleront dans les eaux au nord de la Libye afin de rechercher les bateaux en détresse.

Déshydratation, brûlures et hypothermie

Les navires disposent des compétences et du matériel nécessaires pour délivrer des soins d’urgence et traiter les patients souffrant de déshydratation, de brûlures d’essence, d’hypothermie et de problèmes cutanés : ce sont les besoins médicaux reconnus comme les plus fréquents lors des opérations de sauvetage menées par l’organisation en 2015.

MSF effectuera également des activités de premier secours psychologique en mer et  assurera la continuité des soins dans le cadre de différents projets médicaux en Sicile.

« Plutôt que de concentrer ses efforts dans la surveillance policière et la lutte contre les réseaux de passeurs, les Etats européens doivent offrir des alternatives de voies de passages sûres et légales et mettre en œuvre un système à la fois proactif et consacré  aux opérations de recherche et de sauvetage. Il en va de la survie de centaines de milliers de personnes» a conclu Joanne Liu.

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En 2015, les trois navires MSF ont permis d'assister plus de 23 000 personnes

En 2015, les équipes de MSF à bord des trois navires de recherche et de secours déployés en Méditerranée centrale ont assisté plus de 23 000 personnes en 120 interventions différentes. En mer Égée, au nord de l’île de Lesbos, MSF a assisté, en partenariat avec Greenpeace, plus de 14 000 personnes entre la Turquie et la Grèce. En tout, Médecins sans frontières a soigné plus de 100 000 migrants et réfugiés en 2015 en Méditerranée, en mer Égée, en Grèce, en Italie et dans les Balkans.