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MSF met un terme à ses activités dans le centre d'accueil de Pozzallo en Italie


MSF se retrouve dans l'incapacité de prodiguer des soins aux patients en raison d’un manque de dignité et de conditions d’accueil insuffisantes.

MSF reste pleinement engagé pour fournir une aide humanitaire médicale aux migrants et demandeurs d'asile en Sicile et en Italie ©Alessandro Penso
MSF reste pleinement engagé pour fournir une aide humanitaire médicale aux migrants et demandeurs d'asile en Sicile et en Italie ©Alessandro Penso

Médecins Sans Frontières (MSF) va mettre un terrme à ses activités médicales au sein du centre de premier secours et d'accueil à Pozzallo ainsi qu'à son projet de soutien psychologique dans la province de Raguse, en Sicile. Le minimum de conditions n'est plus rempli pour une collaboration effective avec les autorités. MSF réitère sa demande pour une réponse concrète aux besoins humanitaires de migrants vulnérables, de réfugiés et de demandeurs d'asile qui ont survécu à des conditions extrêmement difficiles lors de leur voyage vers l'Europe ainsi que dans leur pays d'origine.

MSF a, à plusieurs reprises, mis en évidence les lacunes du système du centre d'accueil en Italie. Cependant, les autorités locales et nationales n'ont, jusqu'à présent, montré aucun signe concret d'une amélioration ou d'une volonté politique d'améliorer ces préoccupations.

 Stefane Di Carlo, chef de mission en Italie pour MSF déclare: "dans les circonstances actuelles, notre capacité à offrir une réponse efficace à des besoins médicaux et psychologiques à des personnes vulnérables - y compris à des femmes enceintes, des mineurs et des victimes de torture- à Pozzallo et dans les centres de réception secondaires à travers la province de Raguse, est extrêmement limitée".

La santé et le bien-être psychosocial des arrivants doit être prioritaire

En 2015, plus de 150,000 personnes ont débarqué en Italie par la mer et 15,000 d'entre elles ont abouti dans le port de Pozzallo. L'équipe de MSF y a apporté son soutien à l'Agence de santé provinciale de Raguse. Depuis février, plus de 3,000 consultations ont été réalisées. Dans les autres centres d'accueil, MSF a effectué plus de 800 consultations pour des personnes nécessitant un soutien psychologique, notamment pour celles ayant subi des évènements traumatisants.

" On accorde de moins en moins d'attention à la protection des personnes vulnérables qui arrivent après un long séjour en mer. Dans les premières phases d'accueil à Pozzallo, la santé et le bien-être psychosocial des nouveaux arrivants doivent être rendus prioritaires", ajoute la doctoresse Federica Zamatto, coordinatrice médicale de MSF pour les programmes migratoires. "Comme le centre de Pozzallo doit devenir un "hotspot", nous sommes extrêmement préoccupés que ce dispositif, que nous trouvons complètement inapproprié, devienne un modèle pour le premier accueil en Italie."

MSF reste présent en Sicile et en Italie

Si MSF quitte Pozzallo, l'organisation continue néanmoins ses activités d'assistance aux migrants et aux réfugiés ailleurs en Italie et en Sicile avec des projets à Trapani, Catane, Rome et Gorizia. MSF appelle les autorités italiennes à garantir des conditions d'accueil adéquates et à donner la priorité aux besoins des réfugiés les plus vulnérables.