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La Hongrie ferme sa frontière aux réfugiés, MSF renforce ses activités en Serbie


Médecins Sans Frontières (MSF) a renforcé ses activités sur le côté serbe de la frontière avec la Hongrie, où un nombre croissant de réfugiés sont coincés suivant la décision de la Hongrie de fermer sa frontière.

Utilisation de la force à la frontière. © Juan Carlos Tomasi/MSF
Utilisation de la force à la frontière. © Juan Carlos Tomasi/MSF

Une partie de l'équipe de MSF qui travaillait à Roszke (Hongrie) depuis les dernières semaines soutient actuellement les équipes de Horgos (Serbie), maintenant que le camp Roszke est vide. Comme les migrants commencent aussi à passer de la Serbie à la Croatie, MSF envoie également des équipes aujourd'hui pour évaluer la situation à la frontière entre la Serbie et la Croatie.

MSF a envoyé deux équipes mobiles le long de la frontière serbe à la suite d’affrontements entre des migrants bloqués à la frontière et la police et l'armée hongroises, afin d’évaluer les besoins des personnes les plus touchées. Après que la Hongrie a fermé sa frontière avec la Serbie, environ 5 000 personnes étaient rassemblées hier dans le no man’s land situé entre les contrôles aux frontières serbes et la clôture érigée par la Hongrie.

Utilisation de la force

La police hongroise a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les gens de traverser la frontière. L’équipe de MSF à Horgos (Serbie) a traité des personnes souffrant de diverses blessures, parmi lesquelles12 personnes qui ont tenté de grimper les frontières malgré les lames de rasoir disposées, et 15 personnes souffrant de problèmes oculaires à cause des gaz lacrympogènes.

 “L’utilisation de cette force excessive contre des gens qui cherchent seulement à vivre dans un endroit en paix est scandaleuse”, dénonce Aurélie Ponthieu, spécialiste de la question des migrations chez MSF. “C’est le reflet de la réponse absurde de l’Europe à la situation des migrants. L’Union européenne doit fournir des alternatives légales et un accès sûr à l’Europe”.

 Bien que la plupart des migrants sont désormais partis pour tenter de traverser la frontière ailleurs, entre 500 et 1000 personnes sont restées sur place, en espérant une réouverture de la frontière. Mas la police hongroise ne donne aucune information à ce sujet. Des bus ont été mis en place depuis le sud de la Serbie vers la frontière croate.

 « La fermeture des frontières n’est pas une solution, elle repousse simplement la responsabilité vers le pays voisin, obligeant les migrants à prendre plus de risques et rendant leurs voyages encore plus difficiles, avec des répercussions évidentes sur leur santé», explique Ana de Lemos, coordinatrice du projet pour MSF. « Tant que les conflits continueront dans leurs pays d'origine, les populations vont continuer à fuir et à essayer de trouver des moyens de quitter, peu importe les obstacles ».

Le camp de Roskze s'est vidé

 Le camp de Roszke, en Hongrie, était un point de passage où entre 2 000 et 4 000 personnes traversaient chaque jour depuis des semaines, mais qui a été brusquement évacué par les autorités pendant le week-end. Les réfugiés qui s’y trouvaient ont été transportés vers la frontière autrichienne. Les équipes de MSF ont travaillé toute la nuit de dimanche et toute la journée lundi, jusqu'au départ du dernier train. Malgré les circonstances difficiles, les équipes ont réussi à aider environ 500 réfugiés, apportant des soins aux femmes enceintes et en traitant les blessures et les affections respiratoires.

 Une fois que le camp et la gare ont été vides, l'équipe à Roszke a traversé la frontière pour soutenir l'équipe en Serbie, qui vient en aide aux migrants et aux réfugiés à Subotica, Horgos, Belgrade et Presevo depuis décembre 2014, avec des cliniques médicales mobiles et des articles de première nécessité. En plus de traiter principalement les infections de peau et des voies respiratoires - le résultat direct des conditions de vie des migrants qui traversent la Grèce et les Balkans - MSF apporte également un soutien en santé mentale. Plus de 5 000 consultations ont été réalisées en Serbie depuis le début des activités entre la fin de 2014 et la fin d’août.

La Serbie demeure mal préparée pour subvenir aux besoins les plus immédiats des réfugiés et des migrants. Ses cinq centres d’accueil ne peuvent recevoir qu’un maximum de 1 000 personnes à la fois. Durant l'été, les autorités ont cherché à augmenter la capacité d'accueil du pays et construit trois autres camps extérieurs composés de tentes à Presevo et Miratovac dans le sud et Kanijza dans le nord, fournissant ainsi une capacité additionnelle de 1 200 personnes au total.