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50 ans d’aide médicale, du Cambodge au Rwanda et à la Syrie

Médecins Sans Frontières, qui existe depuis le 22 décembre 2021, a 50 ans. Depuis 50 ans, nos médecins, infirmiers, psychologues, épidémiologistes, s’engagent pour aider les personnes qui en ont besoin. Avec un objectif prioritaire : apporter un soutien aux patients, sans tenir compte de leur appartenance politique ou religieuse.

Un aperçu des interventions et décisions majeures qui ont renforcé notre identité d’organisation médicale humanitaire, d’année en année.

1971

MSF
© MSF, France 1971

Sous le choc de ce qu’ils ont vu pendant la guerre du Biafra au Nigeria, quelques médecins de la Croix-Rouge française décident d’alerter le reste du monde. Un nouveau mouvement d’aide humanitaire voit le jour : Médecins Sans Frontières. Désormais, nos médecins n’allaient plus seulement soigner des patients, ils allaient aussi dénoncer haut et fort leur situation.  La Charte élaborée à l’époque reste le guide principal de nos interventions actuelles.

1975

cambodja
© MSF, Cambodge 1975

C’est au Cambodge que nous lançons un premier programme de grande envergure : nous dispensons des soins médicaux aux habitants qui ont fui le régime khmer rouge de Pol Pot. Nous voyons immédiatement les points faibles de nos opérations, mais nous apprenons vite. Après notre action au Cambodge, nous commençons à utiliser des guidelines et des kits standards. Nous pouvons ainsi déployer rapidement et à grande échelle notre aide humanitaire.  

1976

À partir de 1976, nous apprenons à intervenir dans un contexte de conflit. Au Liban, nous allons ainsi soigner pendant huit ans des blessures par balle et par grenade, des fractures aux membres et des brûlures. Nous travaillons de manière rudimentaire : pas de radiographies, pas de respirateurs, pas de transfusions sanguines…    

1984

Ethiopia
©  MSF, Éthiopie 1984

Une famine dévastatrice tue environ 400 000 personnes en Éthiopie. À côté de nos activités médicales, nous dénonçons aussi les pratiques honteuses dont nous sommes les témoins. Le gouvernement affame en effet les populations pour obtenir une aide internationale.  Aujourd’hui, nos équipent interviennent également face à la situation d’urgence en Ethiopie.

1988

Armenië
© Alain Mahuzier , Arménie 1988

Lors d’un séisme qui secoue Spitak, en Arménie, environ 50 000 habitants perdent la vie. Un demi-million de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Il s’agit de notre première intervention majeure en réponse à une catastrophe naturelle.   

1991

La guerre civile en Somalie fait plus de 300 000 morts. Pour aider la population, nous lançons deux projets, à Mogadiscio et à Kismayo. L’insécurité est la plus totale, nous devons faire appel à des escortes armées pour nous protéger pendant le travail – une situation inédite. Un an plus tard, le pays est en proie à une terrible famine. Nous en avertissons alors la communauté internationale.  

1992

bosnië
© MSF, Bosnie 1993

De 1992 à 1995, nous déployons nos équipes en Bosnie, où la guerre civile sévit. Les mesures de sécurité sont exceptionnelles : nous travaillons avec des gilets pare-balles et des casques, et nous nous déplaçons en véhicule blindé. Avant et après le génocide de Srebrenica, nos équipes – nous étions la seule organisation d’aide humanitaire sur place – témoignent des atrocités commises sur le terrain.    

1994

rwanda
© Roger Job, Rwanda 1994

Pendant le génocide au Rwanda, MSF est également l’une des rares organisations humanitaires présentes sur le terrain. Nous sommes les témoins directs du massacre qui tuera plus de 800 000 Hutus et Tutsis. Parmi eux, un grand nombre de nos patients et de notre personnel. 

1998

Nos équipes apportent leur soutien pendant la famine au Soudan. Dans le même temps, nous dénonçons la partialité de l’assistance de l’ONU, en particulier de l’UNICEF et du Programme alimentaire mondial. Selon nous, ces organisations ne viennent pas en aide aux plus vulnérables mais soutiennent le pouvoir en place. Cette même année, nous intervenons en Corée du Nord, elle aussi touchée par la famine. Nous finirons par nous désengager, faute d’avoir la garantie de pouvoir atteindre les plus vulnérables.

1999

Zuid-Afrika
© MSF, Afrique du Sud 2021

En 1999, Médecins Sans Frontières a reçu le prix Nobel de la paix. Avec l’argent que nous avons récolté, nous avons créé la campagne Access (campagne pour l’accès aux médicaments essentiels). Depuis 20 ans, MSF vise à renforcer l’accessibilité des médicaments à tous ceux qui en ont besoin dans le monde, et pas uniquement à ceux qui ont les moyens de se payer un traitement. Grâce à ces efforts, nous avons déjà pu réduire considérablement le prix des médicaments relatifs aux traitements du VIH/sida, de la tuberculose ou de l’hépatite C, par exemple. Aujourd’hui, l’équipe de MSF qui travaille sur la campagne Access se bat afin que les populations des pays à faible revenu aient aussi accès aux vaccins et médicaments contre le Covid-19.

2001

Zuid-Afrika
©  Didier Lefevre , Malawi 2001

Au cours des années 1980 à 1990, une maladie relativement nouvelle fait de nombreuses victimes : le VIH/sida. Début 2001, nous commençons à mettre sous traitement antirétroviral des patients séropositifs, dans 7 pays, à la suite des résultats très prometteurs obtenus dans des projets pilotes en Thaïlande et en Afrique du Sud.  

2004

Un gigantesque tsunami ravage une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Nous dépêchons notre première équipe sur le terrain dans les 72 heures qui suivent la catastrophe. Notre aide médicale ne se révèle pas indispensable à grande échelle, contrairement aux projets de reconstruction qui ne relèvent pas de notre mission. Comme les dons continuent d’affluer chez MSF, nous demandons à nos donateurs d’y mettre fin.   

2009

gaza
©  Isabelle Merny, Gaza 2009

Gaza est à nouveau le théâtre d’affrontements violents. Plusieurs travailleurs humanitaires palestiniens perdent la vie ; des hôpitaux et des ambulances sont bombardés. Notre personnel médical à l’œuvre à l’hôpital d’Al Shifa procédera à plus de 300 interventions chirurgicales en 10 jours.  Nos équipes sont toujours présentes à Gaza. Nous continuons d’intervenir, même lors des derniers attentats.

2010

haiti
©  Bruno Stevens, Haïti 2010

Après le séisme qui a secoué et détruit Haïti, nous lançons notre plus grande intervention à ce jour. Lorsqu’une épidémie de choléra éclate ensuite, nos centaines de collaborateurs réorientent leurs efforts vers la lutte contre cette épidémie mortelle. Au total, nous prendrons en charge plus de 100 000 patients, accueillis dans 50 (!) centres de traitement du choléra dans tout le pays. Aujourd’hui, Haïti est affecté par de nombreuses crises, et a été touchée par un séisme en août 2021. Notre aide reste essentielle pour la population locale haïtienne.

2011

Une guerre civile éclate en Syrie. Dans des grottes et des caves, les chirurgiens tentent de stabiliser les blessés. Un an plus tard, nous sommes contraints de quitter les régions tombées aux mains de l’EI.  Nous parvenons à assurer vaille que vaille les soins médicaux, grâce au courage d’une série de médecins syriens. Après notre départ, nous continuons de les soutenir, à distance.   

2014

ebola
©  Anna Surinyach , Sierra Leone 2014

La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone doivent faire face à la plus grande épidémie d’Ebola à ce jour. Elle fera plus de 11 000 victimes, parmi elles de nombreux membres du personnel médical. Nous réagissons sans plus attendre. Au plus fort de notre intervention, près de 4 000 collaborateurs étaient à l’œuvre dans nos projets Ebola. Au total, nous avons pris en charge plus de 10 000 patients. 

2016

Pour protester contre l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie sur la migration et ses conséquences inhumaines dont nous sommes les témoins dans les camps de réfugiés, nous décidons de ne plus accepter d’aide financière européenne. Nous continuons de prêter assistance aux réfugiés, migrants et demandeurs d’asile aux portes de l’Europe – nous opposant ainsi à la politique européenne. Nous concentrons notre aide sur la Grèce, la Méditerranée, les Balkans, la Libye, le Liban,…    

2020

Brazilië
© Diego Baravelli, Brésil 2021

Face à l’épidémie de COVID-19 en Europe, notre réaction sera des plus rapides. Après des premiers projets en Italie, en France, en Espagne et en Belgique, nous avons étendu nos activités anti-COVID à plus de 35 pays, aux quatre coins du monde. Nous ouvrons des centres d’isolement et des services de soins intensifs, nous prêtons main forte pour la vaccination, nous fournissons de l’oxygène et du personnel ou dispensons des formations sur la prévention de l’infection.