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Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas sur le terrain!

Country
Burundi

Première Mission bannerHier, après avoir participé à l'action de dépistage, nous sommes partis en direction de Kirundo.


Nous y sommes arrivés plus tard dans la soirée. Caroline, la coordinatrice du projet, nous a expliqué les tenues de ce dernier: 

Le projet de Kirundo est un peu particulier. MSF souhaite améliorer le protocole de prise en charge du paludisme, première cause de consultation au Burundi. En l'occurrence, il s'agit de remplacer le traitement utilisé actuellement, à base de quinine, par une  médication à l'artésunate. Ce projet se tient donc en coopération avec le gouvernement. Malheureusement, ce travail en tandem peut parfois être à la source de quelques malentendus. MSF n'est pas tout à fait libre de ses actions et doit agir avec l'approbation du ministère de la Santé. Un exemple de désaccord auquel MSF a dû faire face est la gratuité des soins. Au Burundi ces derniers ne le sont que pour les enfants de moins de 5 ans et pour les femmes enceintes. MSF a su surmonter cette difficulté, et prend aujourd'hui en charge gratuitement tous les cas de malaria qui lui sont présentés.

Après le briefing nous avons rejoint la maison où nous logerions avec d'autres expatriés le soir même. Là j'ai fait la rencontre de Frederik, un généraliste belge. J'ai passé une bonne partie de la soirée à discuter avec lui et ce fût une rencontre très enrichissante! Non seulement il a approfondi mes connaissances sur le paludisme, mais il m'a aussi fait part des difficultés que peut rencontrer un médecin humanitaire.
 
 Ce matin, nous sommes partis pour un centre de santé de district. Ces derniers sont les premiers relais du système médical burundais. Le but de la visite était de voir comment les cas de paludisme graves sont dépistés et référés vers l'hôpital de Kirundo.
 
 Dès que nous sommes arrivés, j'ai été impressionné par le nombre de malades présents. Une bonne quatre-vingtaine de personnes attendaient d'être soignées. J'ai été très touché du courage des deux infirmiers présents, les seuls à diagnostiquer les cas de paludisme dans le CDS  (centre de santé de district). Ces infirmiers travaillent sept jours sur sept et réalisent plus de septante consultations par jour! MSF tente de venir en aide à ces CDS afin de dépister et prendre en charge la malaria le plus efficacement et le plus rapidement possible.  Il faut savoir que le paludisme représente 75% des causes de maladies.
 
Après la visite du centre, nous sommes retournés à l'hôpital de Kirundo afin de pouvoir observer le rôle des expatriés dans ce dernier. C'est Veselina, une expatriée, technicienne de laboratoire qui nous guide pendant le tour de l'hôpital.  Hôpital qui me laisse pour le moins perplexe. Si j'avoue être impressionné par la qualité du matériel de laboratoire et agréablement surpris par la structure de l'hôpital, d'autres éléments beaucoup plus négatifs m'ont interpellés. Par exemple, il est manifeste que les Burundais manquent de moyens pour offrir les soins qu'ils souhaiteraient à leur population. Ils sont obligés d'économiser le matériel comme les aiguilles, il manque une bonne procédure d'élimination des déchets et plusieurs services sont complètement débordés. Cela ne signifie cependant pas que des progrès sont impossibles à réaliser, loin de là! Accepter de travailler en coopération avec MSF témoigne déjà d'une volonté de changement et d'évolution.  Les défis sont encore nombreux à relever. Par exemple, depuis le début de la coopération, la mortalité due au paludisme grave a déjà été réduite de moitié! 


- Pierre