Astrid, logisticienne en Haïti: une journée bien remplie

Logisticienne, Astrid est “log base” à l’hôpital de Tabarre, à Port-au-Prince, où MSF vient d’ouvrir le dernier né de ses hôpitaux. C’est elle qui est en charge du parc de véhicules, de la maintenance des sites, des télécommunications et de la sécurité. Ce n’est pas rien en termes de responsabilités pour cette toute jeune “première mission”…

Vendredi, 7h30, j’arrive à l’hôpital. La journée commence sur les chapeaux de roue. L’entreprise de nettoyage des sanitaires mobiles est déjà arrivée. C’est la première fois que nous travaillons avec eux. Je souhaite donc m’assurer que tout se passe bien. En arrivant sur le lieu de l’intervention je vois Job, un logisticien spécialisé en eau et assainissement (dans le jargon, on parle d’un Watsan), qui surveille déjà les opérations d’un oeil avisé et professionnel. Je lui fais toute confiance, il me dira plus tard comment cela s’est passé.

Je peux donc filer voir Charles, qui remplace à la maintenance un de mes gars en arrêt maladie pour la journée. Une brève présentation, quelques indications et il peut aller travailler. 8h10 déjà, je suis en retard pour ma réunion avec les gardes de l’hôpital et ceux de la maison. Je me dépêche afin de préparer cette rencontre avec Laury, en charge de l’administration. Cette réunion est très importante : l’hôpital a ouvert depuis plusieurs mois maintenant et aujourd’hui, il s’agit d’expliquer aux gardes que nos attentes ont évolué et dans ce cadre nous souhaitons évaluer les compétences de chacun afin de s’assurer que tous ont les prérequis nécessaires pour effectuer leur travail dans les meilleures conditions possibles. La réunion dure une heure. Les gardes sont réceptifs mais un peu perplexes. Les questions viendront un peu plus tard, lorsque l’idée aura eu le temps de mûrir.

Bonnes nouvelles et imprévus
Mais il est 9h30 et la journée n’est pas terminée. Je retourne voir Job, qui me confirme que le boulot a été fait correctement. Bonne nouvelle nous allons donc pouvoir continuer de travailler avec eux. 10h00, le gardien de la maison m’appelle pour me confirmer que le plombier est bien arrivé pour déboucher le tuyau bloqué depuis des semaines. Encore une bonne nouvelle ! J’irai faire un saut rapidement ce midi pour voir comment ça se passe. En attendant, puisque c’est la fin de la semaine, il y a encore beaucoup de choses à faire : le back up (sauvegarde des fichiers sur un support externe) des ordinateurs, les analyses de consommation de gasoil pour les véhicules et les générateurs, préparer les documents de passation pour la semaine suivante sans oublier le planning des mouvements véhicules du week-end. Il faut également que je commence à préparer les fameuses évaluations des gardiens.

En parallèle de ces activités, il y a tous les petits imprévus qui se présentent tous les jours : un extincteur vide, un pneu qui éclate, une batterie à changer, du matériel qui ne fonctionne plus… Mais lorsque la fin de la journée arrive et que je vois sur mon tableau les lignes barrées, je me dis : bonne journée. Même si une fois à la maison, il y a encore les bouteilles de chlore à distribuer, les plannings à donner aux gardiens, les feuilles d’information également. Et un petit tour de la maison pour voir si le plombier a bien fait son travail et s’il n’y a plus de fuite…

Astrid