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Témoignage de Sa’dah, cible de lourds bombardements


Dans la nuit du 8 au 9 mai, la ville de Sa’dah, dans le Nord du Yémen, a été bombardée par la coalition militaire menée par l’Arabie Saoudite. Teresa Sancristoval, la coordinatrice de notre action, et toute l’équipe médicale sont restés sur place. Ils ont travaillé toute la nuit qui a suivi dans l’hôpital AL Gumhury où ils collaborent avec le staff médical local. Elle nous a envoyé un bref témoignage.

Impact d’obus sur l’aéroport de Sana’a également victime de bombardement le 5 mai dernier © Thomas Glass/ICRC
Impact d’obus sur l’aéroport de Sana’a également victime de bombardement le 5 mai dernier © Thomas Glass/ICRC


Ultimatum

Vendredi soir, la coalition militaire avait lancé un ultimatum à la population de la ville et de ces environs : Cette région du Nord du Yemen était déclarée “cible militaire” et la population devait quitter la ville si elle ne voulait pas être prise pour cible par les bombardements. Les bombardements qui ont suivi ont été très dur. En un jour, on a recensé 140 bombes larguées sur la localité ! La ville était déjà en grande partie détruite par les combats des dernières semaines.

Plus de carburant, ni d’électricité

A cause du blocus imposé sur la région, il n’y avait presque plus de carburant. Si certains habitants ont pu fuir par camion, beaucoup sont donc partis à pieds, et beaucoup de gens, qui n’étaient juste pas au courant de l’ordre d’évacuation ou n’avaient pas les moyens de fuir, sont restés. Par ailleurs, il n’y a plus d’électricité et les lignes téléphoniques sont coupées. Ceux qui sont restés sont terrorisés. Les marchés, les entrepôts et tous les bâtiments officiels ont été totalement détruits. La population subit de plein fouet ce déferlement de violence.“Cette nuit, 7 femmes étaient sur le point d’accoucher au milieu des bombardements”

Accoucher sous les bombes ou fuir ?

Dans ces conditions, fournir des soins médicaux est une gageure. Des personnes gravement blessées sont arrivées à l’hôpital toute la nuit ne laissant aucun répit au staff médical qui vit dorénavant dans l’hôpital. Cette nuit, 7 femmes étaient sur le point d’accoucher, mais 5 d’entre elles ont malgré tout pris la décision de fuir de crainte des bombardements.