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Voix du Sud-Kivu: Florence

Alors que le conflit s'intensifie dans l'est de la République Démocratique du Congo, de nouvelles personnes déplacées sont arrivées dans la zone de santé de Minova, dans la province du Sud-Kivu. Dans le cadre d'une série d'articles intitulée "Voix du Sud-Kivu", nous partageons les histoires des personnes que nous avons rencontrées dans le camp de Bugeri.

“Dans la fuite j’ai perdu mon mari, je ne sais pas quel chemin prendre pour le retrouver”

Florence, 37 ans. 

FlorenceJe suis Florence, originaire du village de Karuba (Nord Kivu). J’ai 37 ans. Avant la guerre, je cultivais et je récoltais des haricots et des pommes de terre. Je les cuisinais et les servais à mes enfants, ils étaient en pleine santé. Jusqu'à ce que nous fuyions les combats, aucun d’eux n’avait été atteint de malnutrition. Aujourd’hui, les nourrir est devenu difficile.

Le jour où le village a été attaqué, nous étions au champ. J’ai pris la fuite avec mes enfants et les voisins. Ensemble nous sommes arrivés à la cité de Sasha mais les combats ont repris et nous avons fui à nouveau, cette fois jusqu’au camp de Bugeri (Sud Kivu). Dans la fuite j’ai perdu mon mari, je ne sais pas quel chemin prendre pour le retrouver, cela fait déjà quatre mois.

Ici, nous vivons dans un abri que j’ai fabriqué à partir de branchages et de palmes, nous n’avons pas de protection contre la pluie. Je voudrais pouvoir trouver une bâche pour que nous puissions dormir au sec. Pour gagner un peu d’argent, je transporte des colis sur ma tête, du marché jusqu’au port. Avec, je nourris mes enfants.

Dorénavant je fréquente le centre de santé de Kishinji. J’y reçois des soins et mon enfant y est suivi. Un soir, alors que je venais de lui donner à manger, il a été pris de vomissements puis de diarrhée. Le lendemain matin, je l’ai conduit ici. C'est là qu’on m’a appris qu’il était atteint de malnutrition, il est vrai que depuis que nous sommes partis du village, nous mangeons rarement