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RDC : MSF continue à traiter des patients atteints d’Ebola malgré les conditions difficiles


L’épidémie d’Ebola déclarée en août en province de l’Equateur (RDC) n’est pas encore contenue. Les équipes de réponse à l’épidémie, dont plus de 60 collaborateurs de Médecins Sans Frontières, continuent à travailler dans des conditions très difficiles. En cause notamment le manque de routes dans la zone touchée, mais aussi le manque d’information de la population. Deux centres de traitement ont été établis, l’un à Lokolia (40 lits) et l’autre à Boende (10 lits).

Equateur, 2014 © MSF
Equateur, 2014 © MSF

Selon les autorités de la santé, plus de 70 cas ont été enregistrés, parmi lesquels 41 personnes sont décédées. Depuis le début de l’intervention, 42 patients ont été admis dans les centres de prise en charge de l’Ebola de MSF à Lokolia et Boende. 20 de ces patients ont été testés positifs au virus Ebola, parmi lesquels 12 sont décédés et 7 sont sortis guéris. Un patient est toujours hospitalisé. « Il n’y a pas de traitement pour Ebola, mais si on offre des soins appropriés aux patients, leur corps a le temps de développer une immunité et combattre le virus », explique Carolina Nanclares, référente médicale pour MSF à Lokolia. Plus les soins sont administrés à temps, plus les chances de guérison sont importantes. 

Plus les soins sont administrés à temps, plus les chances de guérison sont importantes.

La sensibilisation de la population reste un des plus importants défis de cette intervention. « Il y a beaucoup d’idées fausses et de superstitions autour d’Ebola, et les précautions à prendre quand on travaille sur une épidémie d’Ebola sont souvent en contradiction avec les pratiques locales. La population a un certain degré de résistance aux messages que nous lui communiquons. C’est pourquoi tous les acteurs impliqués doivent multiplier leurs efforts pour sensibiliser les gens. Les messages sur les mesures préventives et l’importance d’identifier à temps les patients doivent continuer à être adressés à la communauté », affirme Carolina Nanclares.

Les activités de surveillances telles que la recherche active des cas et l’identification et le suivi des contacts sont indispensables pour limiter la propagation de l’épidémie.

« Il y a beaucoup d’efforts de tous, mais les défis restent importants pour déjouer la résistance de la population à venir dans les centres de prise en charge, pour suivre les contacts et parvenir à temps dans les villages où il y a eu un décès pour assurer des enterrements protégés », alerte Carolina Nanclares.

« Pendant la première phase d’intervention, les activités se sont concentrées sur la mise en place des centres de prise en charge. A Lokolia, c’était particulièrement compliqué parce qu’il n’y avait pas de structure, nous avons dû tout construire, explique la coordinatrice médicale. Nous menons également d’autres activités, comme la promotion de la santé et de l’hygiène, le transport des patients vers nos structures, la décontamination des maisons et la préparation des corps des défunts pour les enterrements. Nous offrons également un support psychologique à nos patients et leur famille."  

Malgré les conditions difficiles, MSF a jusqu’à présent envoyé plus de 54 tonnes de matériel et déployé plus de 60 personnes à Lokolia et Boende. « L’accès aux zones concernées est très difficile, explique Julien Binet, coordinateur logistique pour MSF.  Nous sommes au milieu de la forêt équatoriale, là où il y a peu de routes, et en mauvais état. Quand les 4x4 ne parviennent pas jusqu’aux villages, nous envoyons des vélos ou des pirogues, mais certains villages sont complètement isolés. Cela limite considérablement notre capacité à comprendre l’étendue réelle de l’épidémie ».