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Traiter les blessures profondes au Mexique

Migranten gebruiken ook opvangethuizen om informatie te verzamelen over de routes die ze kunnen nemen doorheen Mexico.
Les migrants utilisent également les abris pour recueillir des informations sur les itinéraires à suivre pour traverser le Mexique. ©  Juan Carlos Tomasi, juin 2018.

Ceux qui traversent le Guatemala vers le Mexique n’ont aucune garantie de sécurité. Avec l’augmentation du nombre de personnes qui fuient la violence et la pauvreté au Honduras, Guatemala et Salvador, le gouvernement mexicain a verrouillé la frontière sud du pays, avec le soutien des États-Unis. La surveillance policière et militaire et les forces de l’ordre, alliées à une corruption profonde et à la suspicion de collusion avec les cartels et les maras qui sévissent dans les États méridionaux du Mexique d’Oaxaca, de Veracruz et de Tabasco, ont créé une atmosphère de violence mortelle et d’impunité.

Carte des routes migratoires au Mexique

La 72

Les équipes de MSF fournissent des soins de santé primaires et des services psychosociaux tout au long de la voie migratoire à travers le Mexique. Elles prennent en charge les patients dans les camps de migrants La 72 à Tenosique et FM4 à Guadalajara, ainsi que via leurs cliniques mobiles au camp de Casa del Migrante à Coatzacoalcos. Ces sites sont des espèces d’oasis pour ceux qui se lancent dans le dangereux périple vers le nord. Cependant, avec l’escalade de la violence proche de la frontière avec le Guatemala et le long de l’itinéraire de migration, il est devenu évident que les besoins médicaux de certains patients deviennent plus pressants. Les gens qui ont été exposés à une violence extrême — torture, enlèvement, viol, abus psychologiques — ont besoin de soins complets, spécialisés et intégrés.

El CAI

À Mexico City, qui est bien moins affectée par la délinquance violente qui frappe d’autres régions du pays, MSF essaie une nouvelle approche. Dans le quartier de Colonia Guerrero, au nord-ouest du centre historique de la ville, MSF a ouvert en juillet 2017, le Centre pour l’action intégrale ou El CAI sous son acronyme espagnol.

Het centrum van El CAI ligt verscholen achter anonieme grijze deuren. Voor veel migranten is het een oase van rust.
Le centre d'El CAI est caché derrière une porte qui passe inaperçue. Pour de nombreux migrants, il offre une certaine tranquillité. ©  Dominic Bracco, mai 2017.

El CAI se trouve derrière une porte métallique coulissante qui passe inaperçue dans une rue résidentielle, un anonymat qui n’attire pas une attention indésirable. Une fois à l’intérieur, les bruits de la ville s’assourdissent, laissant place à une atmosphère de paix silencieuse.

Ce calme apparent masque les profondes blessures physiques et psychologiques qui sont traitées ici. Les patients d’El CAI ont souvent connu d’horribles péripéties avant d’y avoir été transférés.

« Les déplacés qui débarquent ici ont subi des situations similaires aux populations en Syrie ou du Yémen, en guerre », explique Diego Falcón Manzano, psychologue MSF. Les criminels qui sévissent le long de la route migratoire utilisent souvent la torture psychologique lorsqu’ils kidnappent des victimes, les soumettent à l’extorsion ou les recrutent de force dans les bandes organisées. « Auparavant sur le chemin, vous étiez battu ou violé. Aujourd’hui, ils ne se contentent pas de vous battre. Ils vous forcent à regarder les sévices imposés à autrui. Ou ils vous font tuer quelqu’un ou manipuler des parties de corps humain. »

Een patiënt in de wachtzaal van het centrum El CAI, in Mexico-Stad
Une patiente dans la salle d'attente du centre El CAI, à Mexico City. ©  Dominic Bracco, mai 2017.

Les blessures physiques peuvent se refermer, mais les blessures psychologiques prennent du temps et beaucoup d’efforts pour cicatriser. En plus d’une salle de gym, de repas et d’un suivi médical 24h/24, les patients d’El CAI bénéficient d’une psychothérapie et de services sociaux qui les aident à se reconstruire. « Nous apprenons aux patients à améliorer leurs capacités à décider comment ils vont vivre leur vie », explique Manzano. « S’il veulent mettre de l’argent de côté ou trouver un emploi. Nous les aidons à planifier leur vie à moyen et à long terme une fois qu’ils auront quitté El CAI. »

À leur départ, les patients bénéficient d’un suivi médical et ont toujours accès aux services du centre en tant que patients de jour. Certains demeurent au Mexique pour travailler, étudier ou attendre que leur demande d’asile soit traitée. D’autres reprennent la route vers le nord. Le taux de réussite du traitement est d’environ 80 %.

REYNOSA

Sur les rives du Rio Grande, dans l’État mexicain de Tamaulipas, se trouve Reynosa, une étape bien connue des nombreux migrants d’Amérique centrale qui espèrent pénétrer sur le sol américain. C’est également l’une des villes les plus violentes du Mexique, frappée par le conflit qui oppose les cartels qui se disputent le territoire. La présence de la police militaire mexicaine dans les rues ne contribue pas à apaiser les tensions, qui minent profondément les résidents permanents et les migrants de passage.

Een geestelijke gezondheidswerker helpt kinderen hun trauma's te verwerken in het migrantencentrum van Se"nda de Vida, in Reynosa. © Dominic Bracco, mei 2017.
Un travailleur en santé mentale, Juan Carlos Arteaga, passe du temps avec des enfants migrants du Honduras au refuge pour migrants Senda de Vida à Reynosa, au Mexique. © Dominic Bracco, mai 2017.

« En grattant un peu, tout le monde dans cette ville a été victime de violences, directement ou indirectement », explique la psychologue de MSF, Violeta Elizabeth Perez Quintero. Ici, les équipes de MSF fournissent des soins médicaux et psychologiques, ainsi que des services sociaux, aux communautés locales et migrantes. Une équipe composée d’un médecin, d’une infirmière, d’un assistant social et d’un psychologue travaille dans une clinique fixe, alors que des équipes mobiles visitent deux camps de migrants — la Casa del Migrante Guadalupe et Senda de Vida — ainsi qu’un centre pour mineurs, le Centro de Atención al Menor Fronterizo.

Avec peu de fonds disponibles au niveau national pour aider les populations déplacées, et en l’absence d’une réponse internationale proportionnelle à l’ampleur de la crise des déplacés en Amérique centrale, des groupes chrétiens et de petites organisations locales sans but lucratif interviennent pour combler les lacunes profondes en matière de fourniture de services. Les équipes de MSF proposent des consultations de santé mentale, sociale et physique aux migrants qui ont trouvé refuge ici depuis environ un an et demi.