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Fièvre jaune

La fièvre jaune est une maladie qui fait rarement la une des journaux. La malaria fait bien plus de victimes; Ebola suscite bien plus de craintes; le sida est un problème de santé publique bien plus important. Pourtant, la fièvre jaune est loin d’être inoffensive puisque, chaque année , elle fait quelque 60 000 victimes.  

Des collaborateurs MSF sensibilisent les habitants de la ville de Matadi en RDC
Des collaborateurs MSF sensibilisent les habitants de la ville de Matadi afin de lutter contre la fièvre jaune © Borja Ruiz/ MSF, RDC, 2016.

 

Origines et symptômes de la maladie

La fièvre jaune se déclare généralement dans des régions isolées, principalement en Afrique, et les épidémies s’éteignent le plus souvent avant d’avoir pu réellement se propager.    

La maladie est provoquée par un virus transmis par un moustique, le Aedes aegypti, qui est également le vecteur d’autres maladies tropicales : dengue, zika et chikungunya. Dans un premier temps, la fièvre jaune se manifeste par des symptômes non spécifiques, qui rappellent ceux d’autres maladies, notamment la malaria :

  • maux de tête
  • fièvre
  • douleurs musculaires
  • nausées

Développement du virus

La guérison intervient le plus souvent spontanément, au bout de quelques jours.  

Toutefois, juste après la disparition de ces symptômes, environ 15% des patients développent la deuxième phase de la maladie qui est bien plus grave : le patient se plaint de terribles douleurs abdominales et présente une jaunisse, suite à la détérioration de sa fonction hépatique.

Des équipes portent des frigos qui contiennent les vaccins contre la fièvre jaune à Matadi en RDC
Des équipes portent des frigos qui contiennent les vaccins contre la fièvre jaune à Matadi en RDC  © MSF . RDC, 2016.

Des saignements peuvent apparaître au niveau des yeux, du nez et de la bouche, ainsi que de l’estomac – il y a alors du sang dans les vomissures et les selles. À ce stade, la maladie peut tuer jusqu’à la moitié des patients. Et la médecine est pour ainsi dire impuissante, car il n’existe pas de traitement efficace contre la jaunisse. Les médecins et les infirmiers ne peuvent que lutter contre les symptômes et essayer de soulager les douleurs.  

Un vaccin efficace  

Il existe par contre un vaccin efficace contre la maladie : une dose unique immunise à vie contre le virus. Dans les pays où la fièvre jaune refait souvent surface, ce vaccin fait partie de la vaccination de base administrée aux enfants. Mais comme cela n’a été mis en place qu’au début des années 2000, des populations entières ne sont pas encore protégées, d’où la réapparition fréquente du virus.

Une femme se fait vacciner contre la fièvre jaune à Matadi en mai 2016
Une femme se fait vacciner contre la fièvre jaune à Matadi en mai 2016  © MSF. RDC, 2016.

Et comme, elle ne sévissait jusqu’ici qu’à une très petite échelle, les stocks de vaccins restaient assez limités dans le monde.   

Le vaccin contre la fièvre jaune n’est pas un vaccin synthétique ; il est obtenu à partir de cellules d’embryons de poulet. Il n’est donc pas possible d’en augmenter du jour au lendemain la production.  

Des campagnes de vaccination de masse et la lutte contre les moustiques permettent d’endiguer l’épidémie. Mais, il y a bel et bien un signal d’alarme qu’il ne faut pas négliger : le vaccin contre la fièvre jaune est et reste un vaccin de base essentiel dans les pays où sévit Aedes aegypti,  et les stocks de vaccins doivent être bien plus importants.   

Lutter contre les moustiques

Aedes aegypti est surnommé « moustique paresseux » ; il ne vole en effet pas loin et se déplace habituellement dans un rayon de quelques centaines de mètres tout au plus. Il est donc faisable de stopper la propagation du virus en luttant contre ces moustiques. 

Des équipes MSF fumigent un quartier de Matadi afin de tuer les moustiques adultes © MSF
Des équipes MSF fumigent un quartier de Matadi afin de tuer les moustiques adultes © MSF. RDC, 2016.

Pour cela, on fait appel à des entomologistes. Ces spécialistes interviennent dans toutes les maladies transmises par les insectes, pour localiser les lieux de reproduction des moustiques. L’entomologie permet d’identifier le vecteur et de quantifier les moyens à mettre en place. 

Dans le cadre d’une maladie comme la fièvre jaune, il y a trois acteurs :

  • le virus
  • le l’homme
  • le moustique

Les entomologistes s’adressent à ces trois acteurs: en détruisant le moustique, ils détruisent la chaîne de transmission.

Concrètement, pour lutter contre le moustique, il existe plusieurs méthodes complémentaires.

  1. Il faut tout d’abord éviter de se faire piquer en utilisant des répulsifs, des moustiquaires, des vêtements longs.
  2. Il faut aussi éviter de donner des conditions favorables de reproduction au moustique c’est-à-dire en évitant d’avoir, dans et autour de la maison, tout ce qui peut contenir de l’eau dormante qui favorise la ponte des moustiques. 
  3. Enfin, les entomologistes préconisent, en dernier recours, l’utilisation des produits biocides, des insecticides chimiques ou biologiques.