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Yémen

Face à la crise humanitaire au Yémen

Médecins Sans Frontières (MSF) fournit des soins essentiels aux personnes blessées dans le conflit, et s’efforce de lutter contre la hausse alarmante des taux de malnutrition et de maladies évitables.

Face à la crise humanitaire au Yémen, Médecins Sans Frontières (MSF) fournit des soins essentiels aux personnes blessées dans le conflit, et s’efforce de lutter contre la hausse alarmante des taux de malnutrition et de maladies évitables.

L’année 2022 a débuté par une grave escaladede la violence sur plusieurs lignes de front et une
augmentation significative des frappes aériennes. Enréponse, nos équipes à Abs, Mocha et Sa’dah ont lancé de multiples interventions pour prendre en charge les nombreuses personnes touchées.

L’intensité du conflit a certes diminué depuis latrêve négociée par l’ONU, en avril. Mais des heurts sporadiques continuent d’éclater sur les lignes de front et touchent souvent les communautés civiles prises entre deux feux ou exposées à des munitions non explosées.

La crise humanitaire et la dégradation de la situation économique provoquées par le conflit armé au Yémen ont directement impacté les conditions de vie des communautés, leur santé et l’accès à des soins essentiels. Avec la hausse constante des prix de l’alimentation et des carburants, de nombreuses familles ne peuvent plus se nourrir ni se soigner.

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Maria Teresa Ingalla, chirurgienne, regarde la radiographie de Mohammed, un patient blessé par balle à l'abdomen, à l'hôpital Al Salakhana, à Hodeidah. Mohammed, 18 ans, était assis dans une rue de Hodeidah lorsqu'il a été blessé par une balle perdue : la balle est entrée par sa hanche dans son abdomen, à côté d'une de ses artères. Heureusement, la balle n'a pas touché la moelle épinière. Elle a été retirée lors d'une laparotomie.  © Agnes Varraine-Leca/MSF, avril 2019.


Les services médicaux de base de qualité, et abordables pour les communautés, sont de moins en moins disponibles, voire absents. Or, lorsque l’accès aux soins de base est difficile, les gens tardent à consulter ou doivent parcourir de plus longues distances pour le faire. Ils arrivent alors au centre de santé dans un état déjà grave ou avec des complications. C’est ce que nous avons constaté dans les structures de santé que nous soutenons. 

Beaucoup de Yéménites ont désespérément besoin d’assistance humanitaire et de soutien car la nette détérioration des services rend les soins de santé de plus en plus lacunaires. Or, en imposant des restrictions de mouvement au personnel et au matériel humanitaires, les autorités yéménites ont entravé la fourniture efficace et rapide de soins essentiels. MSF continue de plaider pour une réponse internationale plus conséquente, plus efficace et plus directe au Yémen. Nous demandons aussi que l’accès de MSF et d’autres organisations humanitaires aux communautés affectées par cette crise soit facilité. 

En 2022, nos équipes ont épaulé 12 hôpitaux et 16 autres structures de santé dans 13 gouvernorats en ciblant les soins d’urgence et aux personnes hospitalisées. Toutefois, les soins de base manquent dans les zones rurales, et les services hospitaliers que MSF soutient sont fréquemment débordés. Ils fonctionnent bien au-delà de leur capacité, car les gens arrivent souvent avec des complications, faute d’avoir reçu des soins quand il le fallait. C’est pourquoi nous soutenons aussi des centres de soins de base dans diverses zones du pays. Nous leur offrons notamment un soutien financier pour le personnel soignant, des formations, et des médicaments. Nous payons aussi les transferts vers
les structures que MSF gère ou soutient.

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Le centre de traitement du choléra de Khamer, dans le gouvernorat d'Amran, où  7938 patients présentant des symptômes du choléra ont été admis rien qu'entre les mois de janvier et mars 2019. © Agnes Varraine-Leca/MSF, avril 2019.

Malnutrition

Au Yémen, enfants, femmes enceintes et personnes vulnérabilisées par la maladie courent en permanence un risque de malnutrition, en particulier pendant le pic saisonnier correspondant à la période de soudure entre deux récoltes. Cette réalité existait déjà avant l’escalade de la guerre fin 2014. Elle s’est aggravée et généralisée à cause du conflit, qui a exacerbé l’insécurité alimentaire des personnes déjà fragilisées. En 2022, le pic de malnutrition a commencé plus tôt que les autres années et a duré jusqu’en novembre. Les structures soutenues par MSF ont été submergées : elles ont soigné plus de 10 000 personnes durant l’année. Nos équipes ont lancé des interventions d’urgence pour juguler la flambée des cas de malnutrition aiguë et de ses complications, comme les maladies d’origine hydrique qui fragilisent d’autant plus les enfants de moins de cinq ans déjà malnutris.

Soins d’urgence et soins chirurgicaux

Pendant l’année, les services d’urgence épaulés par MSF au Yémen ont traité des centaines de milliers d’individus. Outre les nombreuses personnes blessées dans le conflit, ils ont soigné beaucoup de pathologies a priori moins graves, mais traitées trop tardivement, faute de soins abordables dans les communautés. En 2022, les équipes ont pratiqué des milliers d’interventions chirurgicales non seulement pour des blessures liées à la violence, mais aussi pour des urgences comme les complications obstétricales. La prise en soin tardive des grossesses due au manque de soins maternels a généré beaucoup de complications obstétricales qui augmentent les risques pour la mère et l’enfant. Nous avons aussi traité un nombre important de personnes blessées dans des accidents de la route dans tout le pays.

Soins maternels et infantiles

MSF soutient la santé maternelle et infantile dans la plupart des gouvernorats du Yémen, où la demande pour ces services ne cesse de croître. Nos équipes ont assisté des accouchements, y compris par césarienne, et fourni des soins pré- et postnatals. Pour réduire le taux élevé de mortalité maternelle et infantile, nous avons collaboré avec le ministère de la Santé dans les gouvernorats de Hodeidah, Hajjah, Ibb et Taïzz pour mettre sur pied des parcours d’urgence qui accélèrent l’accès aux soins

Faible couverture vaccinale et maladies évitables

Au Yémen, nos équipes ont observé une recrudescence de maladies évitables, comme le choléra, la diphtérie, la rougeole et la coqueluche, à cause de la faible couverture vaccinale, des mauvaises conditions de vie et de l’effondrement du système de santé. Pour y faire face, elles ont administré des vaccins et assuré des activités d’éducation et de promotion de la santé pour encourager les gens à se faire vacciner. Elles ont aussi géré des centres d’isolement

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