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Syrie: plus d'un tiers des blessés et des morts sont des femmes et enfants

Les civils sont victimes d’attaques incessantes dans le conflit qui ravage la Syrie depuis cinq ans. MSF appelle les États membres du Conseil de sécurité des Nations unies à respecter leurs propres résolutions pour mettre fin au carnage.

30 à 40% des victimes du conflit qui sévit en Syrie sont des femmes et des enfants ©MSF
30 à 40% des victimes du conflit qui sévit en Syrie sont des femmes et des enfants©MSF

Un rapport MSF (disponible uniquement en anglais) détaille l’impact du conflit sur les civils en se basant sur les données transmises par 70 hôpitaux et cliniques soutenus par MSF dans le nord-ouest, l’ouest et le centre de la Syrie. En 2015, 154 647 blessés de guerre et 7 009 morts de guerre ont été comptabilisés dans ces structures, les femmes et les enfants représentent 30 à 40% des victimes.



Ces données médicales recueillies par MSF constituent la preuve que des civils et des zones civiles continuent d’être victimes d’attaques volontaires ou indiscriminées dans ce conflit brutal.

63 structures de santé bombardées en 2015

 « Ces données sont effroyables mais ne sont qu’un aperçu de la situation globale », a déclaré Dr Joanne Liu, présidente internationale de MSF. « Les personnes blessées ou tuées qui n’atteignent pas les structures de santé soutenues par MSF ne sont pas comptabilisées. La situation réelle est probablement bien pire. »



Les donnée publiées révèlent qu’en 2015, 63 hôpitaux et centres de santé soutenus par MSF ont été bombardés ou touchés par des roquettes en 94 occasions, détruisant 12 structures et tuant 23 membres du personnel. Depuis le début de l’année 2016, sept nouvelles frappes ont touché six structures soutenues par MSF.

Le 15 février, un hôpital soutenu par MSF à Ma’arat Al Numan, dans la province d’Idlib, a été détruit à la suite de plusieurs frappes aériennes, tuant 25 personnes dont neuf membres du personnel.

Enquête indépendante demandée aux membres impliqués

MSF enjoint les États impliqués dans le conflit en Syrie d’activer une enquête indépendante sur les faits liés au bombardement de l’hôpital de Ma’arat Al Numan, que ce soit avec la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits (CIHEF) ou quelque autre mécanisme indépendant.

« Les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, dont quatre sont activement engagés dans le conflit en Syrie, doivent répondre de leur incapacité à faire face à leurs responsabilités les plus basiques envers les civils », a ajouté Dr Liu. « Le Conseil de sécurité a adopté des résolutions interdisant l’attaque de civils et de centres de santé, le siège et la stratégie consistant à affamer les civils. Et pourtant, ce sont exactement les méthodes de guerre employées en Syrie, avec sa participation. »

De nombreuses villes assiégées

Dans la région de Damas, plus de 70 communautés et quartiers abritant 1 450 000 habitants sont en état de siège. Dans ces zones, les ravitaillements médicaux et évacuations d’urgence ne sont presque jamais autorisés, malgré les 93 162 blessés soignés rien qu’en 2015 dans des centres soutenus par MSF dans ces zones.



À Madaya, où l’état de siège condamne la population à l’inanition, 49 personnes sont mortes de faim en décembre 2015 et janvier 2016. On estime à près de 500 000 le nombre d’habitants assiégés dans le reste de la Syrie. MSF a lancé des appels réguliers pour l’évacuation médicale de patients en condition critique et l’approvisionnement régulier de matériel humanitaire dans ces zones.

LIRE LE RAPPORT (EN ANGLAIS) MSF COMPLET