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Des milliers de personnes coincées sous des températures glaciales en Grèce et dans les Balkans

Après avoir été criminalisés par les politiques d’immigration européennes, des milliers de migrants et réfugiés se retrouvent maintenant coincés dans des conditions de froid intense, dans des abris qui ne sont pas adaptés pour l’hiver en Grèce et dans les Balkans.

La situation est particulièrement inquiétante pour les personnes coincées sur les iles grecques, qui vivent dans des tentes au sein de camps bondés et pour ceux qui vivent dans des bâtiments abandonnés à Belgrade ou qui continuent d’essayer de franchir les frontières des Balkans. MSF a, à plusieurs reprises, demandé aux autorités en Grèce et dans les Balkans d’améliorer les conditions à temps pour l’hiver. 

« Avec le pacte entre l’Union européenne et la Turquie ainsi qu’avec la fermeture officielle de la route des Balkans, l’UE a décidé de laisser les Balkans gérer la situation dans le but d’endiguer le flux des personnes venues chercher la protection depuis les zones de guerre les plus actives aujourd’hui », déclare Stefano Argenziano, coordinateur des opérations MSF sur la migration. « Nous sommes témoins des conséquences cruelles et inhumaines des politiques européennes, utilisées comme un outil pour dissuader et criminaliser ceux qui ne font que chercher sécurité et protection en Europe ». 

Serbie: aide humanitaire réduite malgré les températures glaciales

Plus de 1700 personnes sont actuellement coincées en Serbie, vivant dans des camps surchargés, au sein d’établissements informels. À Belgrade, environ 2000 jeunes, principalement originaires d’Afghanistan, Pakistan, Irak et Syrie, sont actuellement occupés à dormir dans des bâtiments abandonnés dans le centre de la ville, tandis que les températures chutent jusqu’à moins 20 degrés.

Ces derniers mois, les autorités serbes ont sévèrement réduit la fourniture d’aide humanitaire pour ces personnes, n’autorisant que les volontaires à réaliser un approvisionnement basique de couvertures et de nourriture. 

Un homme prie dansun entrepôt de Belgrade
Un homme prie au sein d'un entrepôt de Belgrade, dans des températures glaciales ©  Marko Drobnjakovic. Serbie, 2016.  

MSF a installé d’urgence quelques chaufferettes dans une tentative désespérée pour protéger les gens du froid et est en train de négocier avec les autorités pour augmenter le nombre d’abris. « Nous appelons depuis des mois l’UE, l’UNHCR et les autorités serbes à mettre en place des solutions à long terme pour éviter cette situation catastrophique. L’échec collectif de ces autorités laisse sans réponse jusqu’aux besoins les plus basiques et expose à davantage encore de souffrances des personnes pourtant déjà vulnérables. Plusieurs personnes sont déjà décédées d’hypothermie à la frontière entre la Serbie et la Bulgarie. On ne peut pas tout simplement s’asseoir et mettre à jour les statistiques des morts durant la périlleuse traversée de la frontière ou des victimes de la violence depuis la fermeture de la route des Balkans. »

Grèce: des milliers de personnes sous la neige et une pluie glacée

La situation n’est pas plus enviable sur les îles grecques où des milliers de personnes sont toujours bloquées dans des camps surpeuplés, vivant dans des tentes inadaptées à des températures négatives. « Il est scandaleux de voir que, malgré toutes les promesses et les annonces européennes, des hommes, des femmes et des enfants vivent dans des tentes sous cette pluie glacée. Nous appelons les autorités grecques et l’UE à prendre immédiatement des mesures d’urgence pour s’assurer que tous les migrants et réfugiés sur ces îles soit hébergés dans des conditions de vie dignes et adaptées », déplore Clément Perrin, chef de mission de MSF en Grèce. 

La plupart des personnes que les psychologues MSF rencontrent pour des consultations en santé mentale ces derniers mois à Samos et Lesbos citent leurs conditions de vie comme la cause de leurs difficultés psychologiques, ou comme un facteur aggravant.  « Aucune personne en quête de protection, fuyant la guerre, la torture et la violence extrême ne devrait être abandonnée dans le froid », conclut Clément Perrin.