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9 leçons à retenir des deux ans de lutte contre Ebola

Depuis deux ans déjà, MSF est particulièrement impliquée dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola qui a dévasté l'Afrique de l'Ouest. Durant l’épidémie, MSF a pris en charge plus de 5200 patients touchés par Ebola, parmi lesquels 2500 ont survécu. Dans un rapport spécial, nous vous présentons ce que nous avons appris de cette lutte. Voici les neuf leçons les plus importantes.

9 leçons à retenir 

1.  Le taux de mortalité dans les centres de traitement Ebola était inférieur à 60% durant toute l'épidémie.

Lors d'autres épidémies avec le virus de type Ebola/Zaïre, le taux de mortalité était beaucoup plus élevé, parfois jusqu'à 90%. Des études doivent être développées pour comprendre les raisons qui font que ce taux est devenu inférieur. Nous voulons savoir si le traitement que nous donnons a fait une différence ou non.

2.  La quantité du virus Ebola dans le sang d’un patient a été le meilleur prédicateur de mortalité.

Avant cette épidémie, nous ne savions pas ce que cela pourrait indiquer. Nous avons longtemps pensé que, par exemple, le nombre de jours depuis la contamination était décisif. Avec cette nouvelle information, nous savons quels patients ont besoin de toute urgence de notre attention.  Cette information est également intéressante pour ceux qui développent un médicament contre le virus.
 

3.  Les fluides issus des patients atteints d’Ebola contiennent le virus à des niveaux différents durant la maladie

Les fluides issus du corps humain (salive, sang, urine, lait maternel, etc.) sont contagieux dans diverses proportions lors des différentes phases de la maladie. Si nous savons dans quelle mesure un liquide est contagieux,  nous pouvons protéger efficacement notre personnel médical et la famille du patient contre l'infection.

4.  Les patients les plus vulnérables sont les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées

Jusqu'à présent, nous ne savions pas quelles personnes étaient les plus vulnérables face au virus, et qui, par conséquent avaient le plus besoin de soins. Avec cette nouvelle connaissance, nous pouvons mieux concentrer nos soins sur nos patients dans le besoin.
 

5.  Les femmes enceintes guéries d’Ebola peuvent toujours transmettre le virus à leur bébé via le liquide amniotique.

C’est pourquoi les femmes enceintes doivent être réadmises dans le centre de traitement Ebola au moment de l’accouchement. 

6.  Les personnes ayant reçu le vaccin avaient beaucoup moins de chance de développer la maladie 

L’essai clinique concernant un  vaccin en Guinée a montré que le vaccin rVSV-ZEBOV est prometteur. Le vaccin peut être un moyen de guérisson important pour endiguer les futures épidémies. Cependant, de plus amples recherches sur ce vaccin sont encore nécessaires.

7.  Un seul cas Ebola (confirmé) a été infecté via contact sexuel

Malgré toutes les rumeurs et les spéculations sur l'infectiosité du virus Ebola  (en particulier via le sperme), il n'y a eu qu'un seul cas documenté d'infection par contact sexuel. Le risque semble donc très limité, ce qui est important dans la lutte contre la stigmatisation et l'exclusion de ceux qui ont survécu à la maladie.

8.  L’utilisation du papier dans les centres de traitement a été remplacée par des tablettes numériques

Les règles de sécurité pour partager des informations dans une clinique Ebola sont strictes et difficiles. C'est compliqué de manière orale à cause du masque et compliqué de manière écrite car le papier sur lequel on prend des notes ne peut pas quitter la zone infectée. Finalement, les systèmes électroniques avec une connexion sans fil se sont avérés être la meilleure solution, même si ils ne sont pas toujours faciles à utiliser dans tous les endroits.
 

9.  Les soins de santé concernant les enfants et la maternité ont été affectés dans les trois pays durant l’épidémie.

À Monrovia par exemple, le taux de mortalité maternelle a augmenté. Le renforcement des soins de santé devraient certainement être une tâche à accomplir lors de la prochaine épidémie. 

Un défi énorme pour MSF 

L’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest a été le défi médical le plus important rencontré par Médecins Sans Frontières entre 2014 et 2015 car: 

  • Il n’y avait aucune guérison certaine 
  • Il y avait une série de défis médicaux et logistiques à relever afin de prévenir les infections et de gérer les patients Ebola
  • Il y avait peu de connaissances scientifiques pour assurer les décisions.

La recherche continue

Cette épidémie Ebola ainsi que toutes les précédentes ont montré le besoin urgent de tests de diagnostic précis et rapides, de traitements efficaces et de vaccins qui fonctionnent. Cette  recherche indique également que, même dans le contexte d’une épidémie urgente, il est possible de mener des recherches significatives sur le terrain qui répondent aux questions opérationnelles des équipes médicales.

D’importantes leçons ont été tirées de cette recherche Ebola et doivent être conservées. La communauté internationale et les acteurs médicaux doivent traduire ces leçons en politiques de santé et en lignes directrices afin de gérer les épidémies Ebola et de prévenir une situation catastrophique et la perte de vies humaines.

La recherche MSF continue, notamment en ce qui concerne l’impact du virus Ebola sur les systèmes de santé locaux.