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Libye

En 2019, la reprise du conflit en Libye a aggravé les souffrances des migrants et réfugiés piégés dans le pays sans protection ni assistance. Nombre de ceux qui ont tenté de traverser la Méditerranée ont été ramenés de force. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), la Libye compte plus de 355 000 déplacés internes et près de 50 000 réfugiés enregistrés.

Centre de détention de Tajoura après la frappe aérienne du 3 juillet dernier
Le centre de détention de Tajoura après une frappe aérienne perpétrée le 3 juillet 2019 © Hazem Ahmed/AP.

En 2019, MSF a soigné des hommes, des femmes et des enfants qui avaient été internés arbitrairement dans des centres de détention officiels gérés par les autorités libyennes ou qui s'étaient échappés de prisons clandestines gérées par des trafiquants d'êtres humains. Nos équipes ont aussi soigné des personnes interceptées en mer par des garde-côtes libyens financés par l'UE et ramenées de force en Libye, le pays qu'elles avaient tenté de fuir.

Les centres de détention surpeuplés de Tripoli, Misrata, Khoms, Zliten et Dhar el-Jebel manquent d'eau potable, de latrines ou de ventilation, et l'accès aux soins y est très limité. Nous avons traité des pathologies qui se propagent aisément dans des contextes insalubres, comme la gale, les poux et puces, ainsi que des maladies infectieuses telle que la tuberculose (TB). À Dhar el-Jebel, nous avons lancé une intervention auprès de 500 détenus du centre, après que 22 d’entre eux sont morts de la TB. De plus, nos équipes ont traité des cas de malnutrition dus au manque de nourriture dans ces centres, et mené des activités en santé mentale pour les personnes traumatisées par une détention sans perspective.

La plupart des migrants et réfugiés seraient détenus dans des prisons non officielles, hors de portée et de vue. À Bani Walid, nous avons soigné des personnes qui avaient réussi à s’échapper. Beaucoup avaient été torturées. 

Centre de détention de Tajoura après la frappe aérienne du 3 juillet dernier
L'attaque du 3 juillet 2019 a tué plus de 60 personnes et en a blessé 70 autres  © Hazem Ahmed/AP

Le 2 juillet, une frappe aérienne a tué au moins 53 personnes au centre de détention de Tajoura. Cette attaque est la plus meurtrière vis-à-vis des civils depuis le début du conflit. MSF a envoyé des ambulances, une équipe médicale, dont des psychologues, pour soigner les survivants et aider les personnes abandonnées et craignant pour leur vie.

Dans les zones portuaires de Khoms, nos équipes ont dispensé des soins généraux aux personnes ramenées de force en Libye, dont des mineurs et des demandeurs d'asile, et aux survivants de naufrages.

La fermeture de centres de détention a jeté à la rue un nombre croissant de migrants et de réfugiés, livrés à eux-mêmes et exposés au trafic d'êtres humains, à la violence, au travail forcé et à l'exploitation. Lorsque le conflit s'est intensifié et que la détérioration des services de santé publics a commencé à affecter les Libyens autochtones, nous avons offert des consultations ambulatoires à Misrata. 

MSF a continué de dénoncer la situation inacceptable dans les centres de détention officiels et non officiels, et d’appeler l'ONU à intensifier son intervention en Libye pour apporter protection et assistance aux réfugiés, demandeurs d'asile et migrants qui y sont piégés. Nous avons aussi plaidé pour un arrêt immédiat des retours forcés et, à terme, pour que tous les migrants et réfugiés de ce pays en guerre soient évacués en lieu sûr.

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