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Témoignage d'un de nos médecins sur place après l'attaque sur l'université de Garissa au Kenya

Country
Kenya


Le Dr Bashir Abdiwelli coordonne l'intervention médicale de MSF à la suite des attaques sur le campus de Garissa au Kenya. Il est arrivé quelques heures après le début de l’attaque pour soutenir l'équipe de l'hôpital de Garissa dans le traitement des blessés.

© MSF
© MSF


Nous avons appris jeudi matin qu'il y avait un incident. Plus tard, les autorités kenyanes nous ont demandé d'intervenir. Nous avons aussitôt dépêché une équipe et réuni le matériel médical et des médicaments nécessaires notamment pour réaliser des actes chirurgicaux. Mais nous n'avions aucune idée de la situation au moment où nous sommes arrivés. Nous ne savions pas que cela allait être une telle catastrophe.

Quand nous sommes arrivés à l'hôpital, c'était le chaos. Les blessés arrivaient rapidement et l'équipe médicale était débordée Quand nous sommes arrivés à l'hôpital, c'était le chaos. Les blessés arrivaient rapidement et l'équipe médicale était débordée. Nous avons tout de suite apporté notre soutien dans le triage des patients afin que les cas les plus sévères reçoivent des soins chirurgicaux.

Les principales blessures occasionnées par les explosions, ou par les tirs étaient au niveau des jambes, des bras, ou des mains. Quelques patients avaient des blessures au niveau de la tête. Nous avons soigné en tout plus de 70 blessés travaillant sans relâche jusqu'à ce que les patients soient tous pris en charge vers minuit.

Vendredi matin, 300 étudiants avaient été sauvés et avaient passé la nuit à l'aéroport. La plupart avait été blessés en essayant de s'échapper en passant par des fenêtres cassées. Nous avons nettoyé leurs plaies et posé des pansements. D'autres ont été transférés dans les hôpitaux car leurs blessures étaient trop sévères.

Tout le monde était sous le choc. La plupart des étudiants n'avait pas envie de parler de ce qui venait de se passer. Le traumatisme est énorme. Beaucoup se sont effondrés en nous parlant et en se remémorant les événements. Nous avons référé la plupart des patients pour qu'ils recoivent des soins psychologiques.

La plupart des étudiants n'avait rien à manger ou à boire. Ils étaient épuisés à cause du manque de sommeil. Notre équipe leur a offert de l'eau et de la nourriture.

La situation à Garissa est triste et sombre. Tout le monde est choqué par ce qui est arrivé. Il n'y a plus d'activités dans la ville, et les magasins sont fermés.

Maintenant, l'hôpital est à nouveau calme et l'activité est revenue à la normale. Nous réévaluerons aujourd’hui le soutien que nous pouvons encore apporter. Mais maintenant la situation médicale semble à nouveau sous contrôle.